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Âma, la nourriture non digérée


Le corps est fantastique ! 

Rendez-vous compte : du moment où nous avons l'intention de nous nourrir, le message interne est lancé, le corps se tient prêt à transformer ce que nous ingérons en nutriments assimilables nous construisant,

littéralement.

 

La formidable machinerie se met en marche pour découper, hacher menu, broyer, liquéfier, disséquer, transformer et distribuer ce carburant de vie dans tous nos tissus.

 


 

L'Ayurveda a une vision de la physiologie différente de la nôtre. Elle considère que notre corps est composé de 7 tissus recevant chacun et successivement la substance nutritive.

 

Au sein de chaque tissu s'effectue une transformation, une mini digestion, qui va trier :

  • ce dont le tissu a besoin pour construire,
  • ce qui va rejoindre les déchets à évacuer
  • et ce qui va poursuivre son chemin vers le tissu suivant. 

La substance nutritive est ainsi de plus en plus raffinée et ce qui reste en fin de circulation (OJAS) sera réinjecté dans le système rejoignant la substance nutritive du repas suivant. C'est une description très rapide et schématique de la réalité qui est bien plus subtile mais elle permet de comprendre le système.

 


Âma c'est quoi ?

 

Nous ne sommes pas en mesure de tout digérer correctement. Et c'est bien là que commencent les tracas conduisant à l'affaiblissement des défenses et à terme de la santé.

 

L'Ayurveda nomme ÂMA la nourriture non digérée ou non évacuée du corps. On peut traduire âma plus largement par "toxines".

 

Ces résidus toxiques de la digestion mettent à mal le système immunitaire et fragilisent l'ensemble du corps. Ils stagnent dans les tissus, peuvent fermenter, obstruer des canaux et sont la source d'un encrassement progressif menant à la maladie.

  

NB : La "nourriture" dont il s'agit ici peut aussi dépasser les aliments et englobe également l'air que nous respirons, les relations qui nous nourrissent (ou pas), les pensées (porteuses ou moins porteuses) qui nous traversent ou que nous élaborons, les émotions digestes ou indigestes…

 

Toutes les facettes de ce qui nous nourrit sont à prendre en compte et peuvent devenir de l'âma si cela n'est pas (ou mal) digéré, intégré. 

 

La production d'âma est très liée au déséquilibre des doshas qui perturbent notre puissance digestive ; les transformations et assimilations étant moins puissantes, âma s'accumule et les doshas se dérèglent encore davantage… Le matou se mord la queue !

Selon notre constitution et les affinités de notre corps avec un dosha ou un autre, âma va venir se loger dans une partie du corps ou une autre, sous forme inflammatoire ou gluante, urticante ou asséchante… La variété de la Nature est infinie et les désagréments causés par la présence de toxines dans le système peut aller de simples et légères nausées à des maladies auto-immunes où le corps ne sait plus distinguer ce qui est à lui et ce qui ne l'est pas.


Avoir un corps et un esprit exempt de toxines est quasi impossible - à moins peut être… de vivre dans une grotte Himalayenne, ingérant une nourriture saine et parfaitement adaptée à notre feu et constitution, pratiquant le yoga et la méditation 4h/j minimum et récitant des mantras de protection… bon, nous n'en sommes pas là :-)

 

Nous en avons tous en nous, et l'intelligence naturelle du corps se charge régulièrement de faire le tri et de nous en débarrasser. Mais certaines à périodes de vie, les déséquilibres sont inévitables et les toxines se forment.

 

L'Ayurvéda agit précisément dans ce contexte : pouvoir prévenir ces déséquilibres et la formation d'âma par la mise en place de mesures et le soutien des fonctions de transformation (par AGNI, le feu digestif) et d'élimination (par APÂNA, fonctions naturelles d'évacuation). Ajoutez à cela une touche ou deux de Yoga allant dans le même sens et la voie de la santé s'ouvre devant vous ! Ou du moins sa préservation.

 


Comment savoir si j'ai de l'âma ?

 

Voici une liste non exhaustive de marqueurs indiquant la présence d'âma dans le système :

  • Fatigue généralisée et manque d'entrain
  • Réveil matinal laborieux, quelle que soit l'heure et la durée de sommeil
  • Langue couverte d'une pellicule plus ou moins épaisse (pouvant être blanche, grisâtre, jaune)
  • Haleine chargée
  • Odeurs corporelles plus marquées
  • Lourdeur dans l'esprit, envie de faire des choses mais l'énergie manque
  • Douleurs articulaires ou diffuses dans le corps
  • Somnolence facile, notamment tout de suite après les repas
  • Maux de tête 
  • Nausées et/ou perte d'appétit 
  • Teint et yeux ternes
  • Craquages réguliers sur la mal bouffe, le fameux "hmm j'sais qu'il faut pas… mais j'peux pas m'en empêcher !!!"
  • Constipation, ballonnements et gaz
  • Indigestion et lourdeur après les repas

Comment limiter la production d'âma ?

 

1/ MANGER EN FONCTION DE SA CAPACITÉ DIGESTIVE

 

 

 

C'est la première règle number-super-méga-ONE.

Je n'ai pas faim ? Je ne mange pas. 

J'ai peu faim ? Je mange peu.

J'ai une faim de foudingue ? Je mange sans aller au-delà, je sais m'arrêter. 

 

Âma et sa production est directement lié à AGNI, notre feu digestif capable ou non de transformer ce que nous ingérons. 

 

2/ MANGER SAIN, BIO ET SIMPLE

 

 

 

Une nourriture bio et des repas que vous préparez vous même principalement composés de légumes frais.

 

Privilégiez la régularité dans les horaires des repas et la simplicité de leur composition, notre système digestif adore la routine et s'essouffle moins si c'est plus simple.

 

N'oubliez pas que, malgré sa grande puissance, l'estomac n'a pas de dents ! Mastiquez bien la nourriture, vous prendrez soin d'Agni et lui faciliterez la tâche.

 

3/ BOIRE DE L'EAU CHAUDE 

 

 

 

Le matin à jeun ainsi que toute la journée, en sirotant régulièrement. Faites bouillir votre eau le matin, laissez-la se tempérer, versez-en une tasse pour l'eau à jeun et emmenez le reste en thermos pour votre journée.

 

C'est une des meilleures techniques de nettoyage du système.

 

4/ BOUGER ET ÉLIMINER 

 

 

 

Pratiquez le YOGA ! Ou bien tout autre discipline de mouvement qui vous motive et vous met en joie :-)

Attention pour les grands sportifs, si la pratique est trop intense, le corps est en stress et produit davantage de toxines… ce qui va à l'encontre de la réduction d'âma. 

Pour tous et notamment les personnes en surplus de kapha, il sera bon de se faire suer un peu pour accompagner les toxines vers la sortie. 

 

 

Dans un corps qui bouge, les processus naturels d'évacuation peuvent œuvrer. 

 

5/ RETIRER ET ÉVACUER 

 

 

Le gratte langue permet de retirer l'âma sur la langue et a, parmi ses nombreuses vertus, celle de réveiller le système digestif et stimuler AGNI. C'est un des tous premiers gestes du matin, à faire avant le nettoyage des dents et l'eau chaude. Ce qui est retiré ne circule plus à l'intérieur et ne réintègre pas les tissus.

 

Rien de tel qu'une bouche saine pour bien démarrer la journée, même les paroles que vous énoncez ont une autre énergie. 

 

6/ SOIN DE SOI

 

 

Âma pouvant provenir également d'autres sources que l'alimentation, gardons en tête que tout ce qui parvient à nos sens est à intégrer comme la nourriture arrivant à notre bouche. Nous ne pouvons pas maitriser tout ce qui arrive jusqu'à nous, c'est illusoire et vain. Mais nous pouvons choisir ce que nous lisons, ce que nous regardons, ce que nous écoutons, les relations que nous vivons pour que tout cela soit nourrissant et non nocif.

 

Pour digérer correctement sa journée, les expériences vécues, les pensées afin qu'elles ne produisent pas davantage d'âma, pensez à vous coucher tôt, avant 22h, pour laisser œuvrer le "pitta nocturne" à sa tâche d'assimilation. 

 

6 points à priori simples mais pas si évident que cela à mettre en place !

Il existe bien sûr des techniques ayurvédiques plus élaborées, des remèdes aux plantes, des nettoyages plus "décapants" mais tout ce que nous mettons en place dans notre quotidien sur du long terme est une carte maitresse dans le jeu de la santé, ne nous en privons pas :-)

 

Pour clôturer je me permets de partager les mots du Vaidya Atreya Smith allant dans ce sens :

 

"(…) ce que nous effectuons nous-mêmes pour prévenir les maladies constitue le remède le plus puissant puisqu’il provient de nos propres efforts et qu’il agit de façon plus directe sur notre santé que s’il venait d’une tierce personne ou de la prise de médicaments (…)"   

 

Pour lire l'intégralité de l'article du Vaidya "La purification selon l'Ayurveda", c'est PAR ICI

 


Bonnes nouvelles habitudes !

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